Ce livre de droits de l'homme analyse la méthodologie sécuritaire adoptée pour traiter des dossiers du terrorisme, reflétant les influences néfastes des lois d'exception sur la démocratie et la dignité humaine tant dans les pays du Nord que ceux du Sud. C’est une importante contribution intellectuelle, juridique et morale contre les tenants de la mondialisation des situations d'urgence pour, sur les conseils d'administrateurs des processus militaires et au nom de la démocratie, contrer les droits humains.

L'auteur analyse en détail le système judiciaire espagnol et son fonctionnement. Il démontre les failles du dossier d'accusation, plein de malentendus sur ses plus de 40.000 documents, et l’échec de ce qui devait être « LE» modèle du procès démocratique contre le terrorisme international. La police dit soupçonner l’existence d'armes atomiques seulement par une mauvaise interprétation du titre d'un livret expliquant 40 hadiths du Prophète Mohammad, connu sous le nom de "40 d'Ennawawi" ; elle parle donc de 40 armes atomiques (nawawi est l’adjectif en arabe de ‘atomique’, alors qu’il s’agissait du nom de l’auteur du livret). Dans un autre document (script d’une conversation téléphonique), la police croyait que Taysir parlait de munitions là où il ne parlait que de sa préférence pour la courgette immature, un légume faible en calories. Et la police a traduit courgette (en arabe) par «munitions» ! Tout cela prêterait à rire si ce n’était l’emprisonnement d’un innocent et le battage médiatique pour ce qui devait être le premier procès historique d’el-Qaida !

Sur les 40 accusés, dont Bin Laden, 16 seulement étaient détenus et sont donc condamnés parce que le système de justice pénal espagnol n'admet pas le procès in absentia (absence de l’accusé).

Tout journaliste sérieux s’intéressant aux droits de l'homme devrait lire ce livre et en tenir compte.